Projet international unique rassemblant 7 partenaires dont l’Europe, ITER vise donc la démonstration scientifique et technique de la fusion comme potentielle source d’énergie. C’est un défi scientifique, technologique mais aussi organisationnel et politique compte tenu de l’ampleur du projet, des sauts technologiques et scientifiques qu’il appelle et du nombre de partenaires. Le premier plasma est prévu en 2020 et la phase d’exploitation thermonucléaire en mélange fusible deutérium tritium devrait démarrer en 2027. Les seuls autres programmes de très grande envergure connus et décidés à ce jour sont ceux prévus dans l’accord européo japonais dit d’approche élargie, dont un tokamak, JT-60SA, permettant d’explorer des régimes pertinents pour la phase post ITER, et la fourniture du design complet et la construction de prototypes pour une source de neutron à spectre similaire à celui produit dans un réacteur de fusion (IFMIF). L’ensemble de ces éléments structurent fortement la recherche en fusion pour les 20 prochaines années.
Le rôle important joué par la France (en particulier en termes d’investissements financiers) doit se traduire par une participation importante à l’effort R&D associé, y compris bien évidemment, un retour sur l’exploitation scientifique, opérationnelle des dispositifs cités.
La communauté scientifique et technologique doit se préparer à l’exploitation scientifique d’ITER dans un contexte fortement international.
Dans cette perspective, il apparaît essentiel de renforcer le potentiel de recherche français et le partenariat des organismes de recherches :
La synergie entre les organismes est un atout majeur dans ce contexte : elle allie les compétences amont en physique et en technologie, le caractère multidisciplinaire des recherche menées par les laboratoires du CNRS et des Universités, aux compétences développées sur dispositifs de fusion par les équipes du CEA, notamment pour l’intégration des concepts et des connaissances.
ITER fait en effet appel à une multitude de technologies et de procédés de pointe, c’est une vaste champ de recherche, du fondamental à l’appliqué (physique des plasmas, turbulence, instrumentation, matériaux…).
La Fédération de Recherche, impliquant l’ensemble des organismes engagés dans ces recherches, est un élément de structuration essentiel pour développer et renforcer ce fort potentiel, et contribuer fortement à l’effort international .
La cohérence nationale ainsi affichée doit permettre aux équipes françaises d’accroître leur poids et leur visibilité au niveau européen et international sur le secteur de l’innovation, par un développement pertinent et compétitif des thématiques de recherche et l’élaboration d’une culture commune.
Enfin la fédération doit permettre l’accueil, la mobilité, dans un cadre d’ouverture européenne et internationale.
Son objectif scientifique est de contribuer à l’enrichissement de la base scientifique et technologique de la fusion thermonucléaire contrôlée dans les domaines de la physique des plasmas (expérience et théorie dont la simulation numérique), de la métrologie et de ses diagnostics et de la technologie, notamment des matériaux.
Ces collaborations doivent permettre de préparer l’exploitation d’ITER, qui nécessitera en particulier des sources de chauffage et de combustible adaptés, des diagnostics sophistiqués, et un contrôle en temps réel des caractéristiques du plasma confiné et de la paroi en regard du plasma.